PAS D’ORCHIDÉES POUR MISS BLANDISH (1971 –
US)
T.O. : The Grissom Gang
D’après Pas d’orchidées pour Miss Blandish (No orchids for Miss
Blandish, 1939)
Précédente version cinéma : No orchids for Miss Blandish (John
Clowes, GB, 1948)
 • Réal. : Robert ALDRICH / Prod. : Associates & Aldrich Company (A.B.C.
Pictures Corp.) / Origine : USA / Scén. : Leon GRIFFITHS / Photos :
Joseph BIROC (Métrocolor, Cinérama) / Mus. : Gerald FRIED / Mont. :
Michaël LUCIANO, Franck URIOSTE / Décors : John BROWN / Son : Dick
CHURCH, Harry W. TETRICK / Distrib. : 20th Century-Fox / Durée :
127mn / Interp. : Kim DARBY (Barbara Blandish), Scott WILSON (Slim
Grissom), Tony MUSANTE (Eddie Hagen), Connie STEVENS (Anna Borg),
Irene DAILY (Ma Grissom), Robert LANSING (Dave Fenner), Wesley ADDY
(John P. Blandish), Joe FAYE (Woppy), Don KEEFER (Doc), Dotts
JOHNSON (Johnny Hutchins) Mort MARSHALL (Heinie), Michael BASELON
(Connor), Ralph WAITE.
Joe Bailey, Frank Connor et Sam, des petits gangsters minables,
kidnappent une riche héritière, Barbara Blandish, et son ami Jerry,
qui est tué lors de l’agression. La captive est cachée chez Johnny
Hutchins ; mais le gang Grissom, autrement plus expérimenté,
s’intéresse tout de suite à l’affaire. Ce commando de triste
renommée se compose de Heddie Hagan, Mace, Woopy, et un tueur
névrosé, Slim, le fils de Ma. Ma chapeaute d’une main de fer le
groupe avec son boy-friend, Doc. A la suite d’une violente
tractation, Miss Blandish revient au gang Grissom. John P. Blandish,
le père de Barbara, s’offre les services d’un détective privé, Dave
Fenner, qui est en fait chargé de remettre la rançon exigée par le
gang. Pendant ce temps, Slim, obsédé par les charmes de Barbara,
convainc Ma Grissom de forcer la jeune fille à céder aux avances de
ce fils attardé et dangereux… Quatre mois ont passé. Le gang a
touché la rançon mais n’a pas rendu Barbara qui, pour la police, est
morte. Fenner, sous les ordres de John Blandish, poursuit ses
recherches et retrouve la trace des Grissom. Ceux-ci cherchent à
éliminer le détective devenu trop gênant. Surgit la police qui sauve
Fenner de justesses et prend les Grissom en chasse. Retranchés dans
leur boîte de nuit comme dans une forteresse, les gangsters ont du
mal à résister aux assauts de la police. Slim et sa Miss échappent
au massacre et trouvent refuge dans une grange en pleine campagne.
S’ensuit une nuit d’amoureux avant que Slim soit à son tour abattu.
Dans le roman, Miss Blandish se suicidait. Aldrich avait tourné
cette fin. Mais elle fut mal reçue dans les previews et remplacée
par l’actuelle. « Le cinéaste retrouve bien toute la violence du
roman et l’enrichit d’une dimension qu’on peut qualifier de baroque.
Les scènes d’actions ont une admirable efficacité… Le film relève
aussi de grandes qualités d’émotion. » Michael Maheo.
« Robert Aldrich replaça Pas d’orchidées pour Miss Blandish dans son
contexte du début des années trente. Il rend justice au tragique de
Chase, lui donnant une dimension faulknérienne, ce qui n’est qu’un
retour aux sources, puisque Chase avait plagié Faulkner (ce qui lui
valut même un procès). En humanisant le personnage de Slim Grissom,
Aldrich donne une épaisseur à la mécanique de l’écrivain, sans
jamais le trahir dans l’esprit. Enfin, si à la fin Miss Blandish
survit, ce n’est pas par amour du happy-end. Aldrich a tourné le
suicide de l’héroïne, mais devant les réactions négatives des
premiers spectateurs, il aurait préféré le couper. Miss Blandish
survit donc, mais confrontée à un destin d’autant plus atroce
qu’elle est reniée par son père. Un vrai film noir, tourné par un
des maîtres du genre. » François Guérif. |